On parlait à l’époque de chef-d’œuvre, de « film époustouflant », du meilleur film de Mike Nichols avec un Oscar en prime, d’une satire cruelle des USA, etc. C’est vrai qu’il a eu beaucoup de succès et de prix… c’était il y a plus de cinquante ans et nous sifflions « The Graduate », tube lancinant.
Et bien aujourd’hui, il me paraît bien arthritique, sans âme, sans profondeur, sans vraisemblance, avec pour seule vraie qualité la peinture réussie d’une Amérique sociale, versant Hollywood, démesurément bête et orgeuilleuse – ça a changé ? – et d’une certaine jeunesse indolente et libertaire qui fera les bons businessmen des années Reagan et nous précipitera dans le merveilleux monde actuel ! Si la réalisation est très professionnelle, elle reste très calibrée et sans originalité. Quant aux acteurs… heureusement pour le cinéma que Dustin Hoffman a fait beaucoup mieux depuis. Bref, un objet classieux qui a bien pris la poussière. Il ne fait vraiment pas partie des grands films à voir et revoir. Mieux vaut rester sur un vieux souvenir ou découvrir quelque belle comédie plus actuelle.