Formidable biopic sur « le père de la bombe atomique ». C’est brillant, passionnant – les 3 heures de projection passent aussi qu’un film standard –, fidèle semble-t-il à l’histoire. Histoire qui se déroule en alternance habile entre le temps de la conception, avant 1945, et le temps de la chasse aux sorcières, 1954 et l’ineptie du maccarthysme. C’est un peu sinueux mais on ne s’y perd pas grâce à l’alternance couleurs/noir et blanc. Le brio est partout, dans la mise en scène, le montage, les décors, la photographie, la direction d’acteurs. Et quels acteurs ! Certains primés, ils sont tous remarquables, Cillian Murphy – Oppenheimer – étant pour sa part réellement possédé par son rôle. Impressionnant.
Quant au fond, il va de la fresque politique avec ses minables personnages aux doutes intimes des grands scientifiques à l’égo démesuré qui voudraient apporter le progrès et qui paradoxalement sèment la désolation. C’est l’histoire d’un homme complexe et hors du commun mais aussi celle des États toujours aussi versatiles et hypocrites qu’ingrats et inhumains.
Au final, un très grand film de Nolan qui vaut plus que ses blockbusters à succès éphémère. Celui-ci restera dans les mémoires.