Des débuts de la révolution syrienne à l'exode des réfugiés fuyant les combats, une plongée au coeur de la guerre civile en Syrie, à travers des images tournées sur place par celles et ceux qui ont subi les combats, les bombardements et les tortures.
Dans le film, Adam Curtis avance que depuis les années 1970, les gouvernements, la finance et les utopistes technologiques ont abandonné la complexité du "monde réel" et ont construit un simple "monde factice" qui est géré par les entreprises et maintenu stable par les politiciens.
Waad al-Kateab est une jeune femme syrienne qui vit à Alep lorsque la guerre éclate en 2011. Sous les bombardements, la vie continue. Waad tombe amoureuse, se marie avec Hamza et donne naissance à sa fille, Sama. Elle filme au quotidien les pertes, les espoirs et la solidarité du peuple d’Alep. Son mari médecin sauve des centaines de vies dans un hôpital de fortune. Le couple est déchiré entre la protection de leur enfant et leur combat pour la liberté.
Comme tous les jours de frappes aériennes livre des cibles civiles en Syrie, un groupe de premiers répondants indomptables risquent leur vie pour sauver les victimes des décombres.
Un homme scrute avec appréhension la trajectoire d’un avion à l’horizon. "À cause de ce salaud de Bachar, on regarde en permanence vers le ciel ! On ne regarde même plus devant nous !" Khaled est membre de la Défense civile syrienne, un groupe de volontaires également appelés "Casques blancs" qui portent secours aux civils assiégés, pris sous le feu des bombes larguées par le régime et son allié russe. À chaque nouvelle frappe, ces hommes ordinaires, autrefois ouvriers ou étudiants, s’engouffrent dans des fourgonnettes à bout de souffle pour sécuriser les zones ravagées, extirper les corps ensevelis sous les décombres, ramasser les membres disloqués… Comme Khaled, Mahmoud a choisi de mener, au côté de son jeune frère, ce combat exténuant, récompensé de trop rares victoires contre la mort. Malgré la peur, la rage et le désespoir qui les assaillent, l’un comme l’autre se refusent à abandonner Alep…
En Syrie, les Youtubeurs filment et meurent tous les jours. Tandis que d’autres tuent et filment. A Paris, je ne peux que filmer le ciel et monter ces images youtube, guidé par cet amour indéfectible de la Syrie. De cette tension entre ma distance, mon pays et la révolution est née une rencontre. Une jeune cinéaste Kurde de Homs m’a « Tchaté » : « Si ta caméra était ici à Homs que filmerais-tu ? » Le film est l’histoire de ce partage.