Dépositions, plaidoiries, expertises et autres pièces à conviction : nous sommes bien devant un film de procès. Ca commence par une mise en accusation, ça se termine par un verdict. Malgré le caractère ronflant voire pédant du terme "exorcisme", le film de Scott Derrickson propose une alternative intéressante à la vague nauséeuse d'ersatz du chef-d'oeuvre de Friedkin.
Le ballet des médecins interrogés au titre d’experts laisse à penser que tout indique un cas d'épilepsie doublée d'une névrose. Mais entre-temps, les premiers témoignages de proches (le compagnon de la victime, son père) apportent enfin leur lot de visions macabres et séquences bouleversantes – après tout, la plupart des spectateurs avaient payé pour ça. On apprend que « quelque chose » s’en est pris à Emily, quelque chose d'invisible mais de terriblement malfaisant. Et les séquences qui suivent sont saisissantes : membres tordus, corps arqué jusqu’à la limite de la rupture, yeux révulsés alternent avec des moments où la pauvre jeune fille perçoit une réalité de plus en plus cauchemardesque. De fait, on ne verra de la victime que de très rares images où elle est en pleine possession de ses moyens. L’effet est stupéfiant, savamment entretenu par une mise en scène parfois inspirée du futur réalisateur de Docteur Strange, avec une caméra parfois extrêmement mobile, voire nerveuse (on a parfois l'impression d'assister à un film d'Aronofsky) ou plus calme et contemplative, nous permettant de reprendre notre souffle. La bande sonore est à l’unisson : sans être révolutionnaire, elle sait à merveille utiliser les pizzicati des violons pour instiller l’angoisse et la peur. Les images, délavées, ne sont pas en reste, avec un réalisateur jouant parfois la carte du ton sur ton (l’avocate jouée par une toujours juste Laura Linney en blanc dans la neige) ou encore du contraste chargé de sens (les murs rouges) dans un film étonnamment cohérent qui évite (presque) le piège de la dispersion.
L’exorcisme annoncé rappelle l’incontournable film de Friedkin : on a là deux filles meurtries dans leur chair et dans leur esprit, pour lesquelles on ne peut que compatir. Le parallèle, volontaire ou non, est flagrant (le rituel est désormais connu), mais les subtiles différences contribuent à en renforcer l’aspect glauque : il est le point d’orgue attendu du métrage et les hurlements de la fille ainsi que ses déclamations en plusieurs langues hanteront longtemps les spectateurs. A côté de cela, le débat attendu et la lente évolution de l’attitude de l’avocate apparaissent bien ternes.
Pourtant, le film n’est pas fini : procès il y a, il faut donc un verdict. Et une sentence. Du coup, dans la dernière demi-heure, la tension retombe doucement avec un dernier témoignage insistant (un peu maladroitement) sur le spirituel. Le jugement n’a, en soi, pas vraiment d’importance, on se surprend à ne pas s’y passionner : le but était surtout de nous faire douter. Et c’est là que l’œil avisé se souvient de la première image du film, un premier plan apparemment anodin et qui prend soudain tout son sens. Là où on croyait que le réalisateur avait adopté une position, le doute rejaillit. Malin.
Au final, ce sont bien les séquences liées à Emily qu’on retiendra, ainsi qu'un jeu très élégant dans sa distanciation de l'impeccable Tom Wilkinson. Les scènes horrifiques montrent que l’on peut encore faire peur au cinéma (ou du moins mettre mal à l'aise, car faire sursauter est à la portée du premier tâcheron venu) tout en utilisant des pratiques éprouvées : il suffit de creuser là où ça fait mal, de réveiller ce qui est enfoui en nous, cette angoisse liée au sacré, à la mort.
Le director's cut propose un montage subtilement différent et surtout supprime l'intro en voix off qui spoilait étrangement la version projetée en salles et exploitée en DVD.
Une intrigue riche, une histoire dense dans laquelle se débattent quelques humains désespérés au sein d'un monde plongé dans la nuit éternelle, manipulés sans le savoir par des êtres quasi-omnipotents. De la très grande SF qui jouit aussi d'un bon casting (Kiefer Sutherland est convaincant, Jennifer Connelly toujours aussi craquante, William Hurt impérial) même si on peut déplorer une BO un peu poussive.
La copie en blu-ray est bonne et renforce la palette de couleurs (dès les premiers plans, on sait qu'on naviguera du violine au vert pisseux) mais la VF (DTS HD) grésille parfois - on se consolera avec quelques excellents doubleurs, dont Feodor Atkine, toujours magistral. La VO a une bien meilleure tenue.
« **Project Power** » est un bon film d’action disposant d’une histoire familière, une intrigue classique, mais un développement original. Le rythme est soutenu, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie montre un aspect singulier de la Nouvelle-Orléans, les effets spéciaux sont très bons, la bande originale est très contemporaine et le montage est cohérent, favorisant l’action. La distribution offre de bonnes prestations et le duo formé par **Jamie Foxx** et **Dominique Fishback** fonctionne bien, renforcées par la performance d’un Joseph Gordon-Levitt très dynamique. L’ensemble se laisse agréablement regarder et ravira les fans d’action moderne.
Ça démarre bien lentement, et on a vite peur d'être tombé sur un film expressément ennuyant pour faire "intellectuel". Mêlant humour, burlesque, aventure, et même action, à doses homéopathiques, le film s'en sort finalement agréablement bien et on ne regrette pas le temps passé devant, même si un peu plus de rythme aurait été bienvenu.
C'est un divertissement à prendre à la légère, avec un second degré presque sans condescendance, et avec un retour à notre point de vue enfantin rafraîchissant qui fait d'ailleurs tout le ciment de ce long-métrage.
Bref, effrayant au début, le film s'avère une réussite de distraction.
Film de guerre original, tourné à hauteur de trouffions qui voudraient en découdre mais qui passent surtout leur temps à attendre. Un peu « Le déserrt des Tartares ». Pari diffcile de filmer l’ennui sans être ennuyeux… Sam Mendes y parvient (pas toujours) grâce à des bidasses attachants bien que souvent bas de plafond (mais nous ne sommes pas à la Sorbonne), soudés malgré eux par la pétoche, sinon la vraie peur, et une grande solitude dans la promiscuité permanente. On peut penser que l’absurdité de la mécaniquie miltaire est authentique – je n’en ai pas l’expérience – et la frustration devant un ennemi invisible est réaliste. Et encore ces jeunes pourront se consoler de n’être pas partis comme leurs cadets 10 ans plus tard pour des motifs inavouables et des mensonges éhontés ! Malgré des longueurs et des ratés, le film reste, pour son interprétation, sa mise en scène réussie, son montage tendu… et ses dialogues délicats, un honnête film de guerre, dans une tonalité originale.
Très bon film de guerre navale. Basé sur une cohorte de faits historiques, il relate la traversée de l’Atlantique par un important convoi allié sous escorte de destroyers de la Navy car les redoutables U-Boat nazis rôdent pour en couler un maximum. C’est bien monté, bien interprété par un Tom Hanks hiératique dans son rôle de pacha, avec de magnifiques vues marines et des épisodes de combat parfaitement réalisés, sobrement et sans effets démesurés. Certes il faudrait être un élève de l’École navale pour tout comprendre de la manœuvre, mais l’action est permanente et la présence mortelle des sous-marins juste entraperçus apporte une réelle tension. Il diffère en cela des grands classiques du genre : ici tout se passe en surface, le monde sous-marin reste un dangereux mystère. C’est un bon choix. Le côté “amércain” chargé de bigoterie et de patriotisme triomphant peut agacer un peu, mais il est (hélas) bien réaliste. Paradoxalement, l’intérêt pour l’histoire m’a fait paraître le film bien trop court (1h31) quand tant de blockbusters s’étirent avec ennui sur plus de 2 heures !
Personnages d'une laideur effrayante, histoire ininteressante, du Luc Besson.
« **Friday the 13th** » est un bon slasher disposant d’une histoire aujourd’hui familière, d’une intrigue basique et d’un développement minimaliste. Le rythme est modéré, le récit est fluide et la narration est linéaire. Ce métrage est clairement pittoresque selon les normes d’aujourd’hui, mais livre encore sa part de surprises sanglantes dans une esthétique vieille école des années 1970. La photographie joue avec les points de vue, la musique est absente sauf dans la dernière partie et le montage est basique. La distribution offre de bonnes prestations qu’on peut cependant aujourd’hui qualifier de caricaturales et **Betsy Palmer** vole la vedette à tout le monde dans les dernières 20 minutes du film avec son incarnation d’une mère meurtrière. L’ensemble est terriblement kitch mais s’avère être une pierre angulaire dans le domaine du film de type slasher…
**Un Classique Trop Classique** Vendredi 13 commence par une colonie de vacances réputée maudite au lac cristal sur un rythme dynamique et un début quasi parfait. Ses enchaînements de toutes beautés laissent apparaître la frayeur, puis traîne dans des images chocs super violentes. Mais la voiture ne démarre plus, le générateur non plus, c'est un classique interminable. Un dénouement extrakitsch et un final surprenant. Victime du temps, il reste culte, car c'est l'un des 1ers films à mettre le spectateur à la place du tueur, effet incroyable pour l'époque.
« **Nightmare Alley** » est un bon thriller psychologique disposant d’une histoire originale, d’une intrigue captivante et d’un développement soigné. Le rythme est modéré, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est très réussie avec une belle palette de couleurs permettant de s’immerger dans l’époque du récit. La bande originale est agréable et le montage laisse énormément de temps à la mise en place des rebondissements. La distribution offre de bonnes prestations et le duo sulfureux composé de **Cate Blanchett** et **Bradley Cooper** est assez envoûtant. Un film que l’on peut aisément recommander malgré l’absence de ce petit plus indéfinissable qui en ferait un métrage remarquable.
Les quatre mots composant le titre ont leur signification, que les véritables amateurs de la saga (c'est-à-dire ceux qui n’ont pas lâché prise après l’avoir découverte lors des après-midis du Club Dorothée) connaissent parfaitement : ce film s’inscrit dans la série Dragon Ball Super, la quatrième exploitant l’univers initié par Akira Toriyama depuis 1984 en manga (voire 1980 si on tient compte du fait que certains éléments étaient déjà présents dans Dr Slump). 35 ans d’existence (et c’est loin d’être fini, la Toei exploitant malicieusement le filon en ayant réussi le tour de force d’associer la nouvelle génération aux premiers fans) ! C’est véritablement impressionnant.
Toutefois, et sans tenir compte des 45 jeux vidéo créés depuis lors, la franchise s’est densifiée au point d’avoir perdu une partie de ses premiers lecteurs/spectateurs, qui ont décroché avec Dragon Ball GT (1996). Il est vrai que Dragon Ball Z (1989) avait repoussé les limites des pouvoirs des protagonistes à un point tel qu’on se demandait comment Goku faisait pour ne pas faire sauter la planète à chaque éternuement. Essentiellement fondée sur une escalade des possibilités martiales de chaque adversaire, la série ouvertement destinée aux ados passait son temps à mettre en face de nos héros (Sangoku et sa petite bande dont ses fils) des ennemis toujours plus puissants, plus terrifiants et plus implacables, dans un schéma évoluant peu. On était loin des quêtes hautes en couleur, de l’humour bon enfant et de l’exubérante galerie de personnages des championnats d’arts martiaux émaillant les aventures pittoresques narrées dans la première série. En cherchant à revenir à certains fondamentaux, Dragon Ball GT avait égaré pas mal de fans de la première heure, ce qu’a voulu réparer en partie le staff à l’origine de Dragon Ball Super (2016), qui s’est associé au créateur original afin d’élaborer une succession d’épisodes susceptibles de satisfaire aux plus grands comme aux plus jeunes. L’action se situe après les événements de la saga de Boo, alors que Goku se prépare à des affrontements apocalyptiques contre les meilleurs guerriers des autres univers (il faut bien lui trouver un adversaire à sa mesure, vu qu’il a dépassé depuis longtemps le stade de Super Sayen). C’est là qu’entre en jeu Broly.
Et c’est là que beaucoup d’entre vous vont se souvenir des VHS ou des DVD déjà vus et revus auparavant : oui, Broly est déjà apparu, et pas qu’une fois (par exemple dans l’OAV Broly le super-guerrier). Certes, et le script de ce film n’en est guère différent. Mais alors, qu’est-ce qui change ? Peu de choses, en dehors du fait que cette fois Broly intègre directement la franchise, en appuyant sur ses origines et en rappelant du coup énormément de détails sur l’origine des Sayens, leur planète ravagée par Freezer et leur diaspora. De fait, la première moitié du métrage ne racontera rien qu’on ne sait déjà, tout en modifiant subtilement la manière dont Broly a été exilé et en développant un peu le personnage de Bardock, le père de Goku. Il faut bien se rendre compte que Broly ne faisait pas jusque lors partie du « canon » de la saga, personnage créé par un autre artiste, que Toriyama a été chargé de « récupérer ». Les aficionados savoureront également le fait que Freezer occupe une bonne partie du script, au détriment des compagnons terrestres de Goku (Bulma et Trunks ne font que des apparitions et Piccolo joue les sages prudents). Ce dernier en est presque réduit à un second rôle au même titre que Végéta, ce qui peut déboussoler les habitués de la série.
Heureusement pour eux, passée la première moitié avec ses rappels insistants (et pas vraiment passionnants) sur le passé de chacun, l’heure est venue de la confrontation : habilement manipulé par Freezer, Broly se retrouve face à Goku et Végéta, et les trois Sayens vont devoir se mesurer. Le problème, c’est que la puissance de Broly semble sans limites (c’est lui, le Sayen légendaire) et nos héros vont devoir aller au bout d’eux-mêmes pour pouvoir ne serait-ce qu’espérer le vaincre.
La réalisation, sans être révolutionnaire, s’est appliquée à moderniser sur une base ancienne, afin de plaire à tous : les designs des personnages n’ont pratiquement pas changé (c’en est même assez impressionnant puisque la grande majorité des artistes a été remplacée), mais le montage des scènes d’action et les effets pyrotechniques sont nettement plus dynamiques – comme un gros coup de lifting sur ce qui existait déjà. On remarquera par exemple des décors nettement plus fouillés et une caméra beaucoup plus mouvante. Cela dit, au bout d’un moment, les hurlements des combattants peuvent mettre les oreilles à rude épreuve, surtout celles de ceux qui ne regardent pas le film. La bande-son surboostée ravira les anciens, et notamment les amoureux de la VF des années 1980 (TOUS les anciens doubleurs sont de la partie, à commencer par Patrick Borg et Eric Legrand) ; à noter que Mouloud Achour a encore réussi à s’insérer dans le casting puisqu’il double Kikono.
Honnêtement, ce film n’ajoute rien à l’univers déjà très dense de la franchise, en dehors de cautionner enfin un personnage devenu culte depuis les premières OAV. Plus de lumières, plus de destruction, le retour d’anciens personnages : voyez-le comme un super-épisode de série, au budget conséquent, parfaitement ciblé. On déplorera peut-être le peu de présence à l’écran de Goku et Végéta, ce dernier n’étant sans doute pas suffisamment exploité, mais on retrouve la personnalité singulière du premier, ce goût permanent pour le défi, cette joie ineffable qu’il éprouve lorsqu’il affronte un adversaire qui lui donnera du fil à retordre ; en ce sens, la fin du film ressemble beaucoup trop à la fin de la saga de Boo, au point d’inciter à penser qu’il y a fort longtemps que rien de nouveau n’est apparu dans l’univers de Dragon Ball. Cela dit, on verra Shenron, et les boules de cristal seront utilisées. Quand même.
« **Umma** » est un bon thriller d’horreur disposant d’une histoire familière, d’une intrigue cohérente et d’un développement sanglant. Le rythme s’accélère progressivement, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie est agréable, les effets spéciaux sont maîtrisés, la bande originale est sympathique et le montage est rationnel. La distribution offre de bonnes prestations, sans qu’un acteur en particulier ne tire la couverture à lui. L’ensemble fait honneur à l’original et ravira probablement les fans de slasher.
La bande annonce donnait envie, malheureusement le film m'a déçu.
Durant les cinq premières minutes, j'ai chercher à situer l'époque. N'y parvenant pas, je me suis dit qu'il s'agissait d'un présent moyennageux. Manque de bol, c'est raté et inintéressant.
Le scénario, pfiou, quel nullité. Il se passe exactement ce qu'on pense et il n'y a aucune profondeur. Les minutes défilent tres lentement et chacune d'elle est un supplice.
Au niveau des acteurs, je ne sais pas si c'est lié au scénario, mais c'est mauvais. Les dialogues ne volent vraiment pas haut, les acteurs ne donnent aucune dimension aux personnages et je me demande même comment une telle brochette de célébrités à pu accepter de jouer dans ce navet.
Bref, tout ça pour dire que c'est un film à éviter
« **Smile** » est un bon film d’horreur disposant d’une histoire usuelle, d’une intrigue familière et d’un développement stylisé. Le rythme s’accélère progressivement, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est assez classique avec quelques lieux clé pour développer l’histoire et des visuels profondément terrifiants. La bande originale vient très bien souligner l’atmosphère angoissante du récit et le montage est cohérent. La distribution offre de bonnes prestations, toutefois nettement dominées par la performance de **Sosie Bacon**, qui éclipse l’ensemble du casting. L’ensemble est captivant, suffisamment effrayant pour convaincre les fans du genre que nous sommes…
**Lire ma critique complète :** https://wp.me/p5woqV-bCC
Ce film, je l’aime, au moins autant que je l’avais trouvé ridicule, surfait, maladroit et boursouflé à l’époque de sa sortie. Comment expliquer que, chaque fois qu’il repasse sur les écrans, je me précipite ? A quoi cela tient-il ? Peut-être l’attrait pour le cinéma de David Lynch, dont j’ai appris à apprécier par la suite ses œuvres plus personnelles. Peut-être le potentiel gigantesque du projet, dont on a l’impression de ne voir que des ébauches. Peut-être le caractère définitivement décalé de la plupart des scènes où ce diable de cinéaste semble reprendre (avant de les flinguer) tous les poncifs du cinéma d’aventures et de science-fiction.
Objet étrange et fascinant, parfois risible, parfois grandiose, fruit d’un travail titanesque sur l’une des adaptations les plus casse-gueule qui soient (Lynch y a consacré plus de trois ans de labeur et, malgré un excellent démarrage la semaine de sa sortie, n’a pas atteint les bénéfices escomptés – ce qui a coupé court au projet de suites adaptés du Messie de Dune et des Enfants de Dune), le roman fleuve de Herbert est ici condensé à outrance, d’où les voix off (et cette technique très imparfaite mais finalement géniale de voix intérieure, qui agrandit l’espace filmique), les très nombreuses ellipses, les compressions temporelles et cette sensation de voir un casting monumental passé à la moulinette : Linda Hunt, Virginia Madsen et Max von Sydow ne font que des apparitions, Jürgen Prochnow et José Ferrer sont à peine plus présents à l’écran. Les fans apprécieront les performances de Brad Dourif et Patrick Stewart (ça fait tout de même bizarre de voir le professeur Xavier se battre à cheval sur un ver des sables). On remarquera aussi la présence de Freddie Jones, d'Everett McGill et de Jack Nance qui montre que Lynch aime s’entourer de ceux qu’il connaît. Tout de même, quand on pense au projet original de Jodorowsky qui voulait engager Salvador Dali comme Empereur et Orson Welles pour le rôle du Baron, il y a de quoi gamberger…
Si les effets spéciaux visuels font sourire (surtout le déplacement des vaisseaux en incrustation ou les tirs des canons laser qu’on croirait issus d’un épisode de San Ku Kai), certains autres, comme les vers des sables, tirent leur épingle du jeu, malgré la répétition de certains plans. On se rend compte que Lynch ne s’est pas contenté de placer des images de décors futuristes (mal mis en valeur à cause des problèmes liés à la construction de ceux-ci : les 80 plateaux bâtis en dur se sont révélés inadaptés aux caméras prévues, d’où une impression de platitude et de statisme navrant dans les scènes d’intérieur) au contraire, mais s’est concentré sur les personnages-clefs, donnant à McLachlan un rôle sur mesure, celui d’un Messie en proie au doute mais rattrapé par son destin. La litanie des questions que se posent les personnes qui croisent sa route (« Est-il l’Elu ? ») peut agacer, mais elle confère à l’ouvrage un aspect décalé, plus mystique que véritablement SF. Du coup, si on y adhère, le film passe assez facilement et on se surprend à trouver la fin christique expédiée trop vite.
Pas vraiment une réussite du cinéma de SF, mais une œuvre intrigante qui gagne à être vue – et dans de bonnes conditions.
Un film de haut vol et tout bonnement époustouflant. La 3D dans ce genre de film est vraiment un plus. La prestation des acteurs est fantastique tout comme le réalisateur qui nous surprend avec tous les effets que l'on peux retrouver dans l'espace, comme si on y était. On est transporté durant toute la durée du film.
Seul point négatif, le film possède des passages qui nous éloignent de la trame et qui auraient pu être ignorés.
Nième James Bond, celui-ci de l’ère Pierce Brosnan qui fut probablement le meilleur après Sean Connery - classe, humour, décontraction désopilante - avec en prime une vraie Bond Girl athlétique ! Mais on retrouve un scénario monté par un (ou plusieurs ?) bulot, un artificier sous amphétamines, un méchant grotesque et peu crédible, et deux scènes, pas une de plus, qui méritent un peu d’attention : l’épisode de la BMW et celui de la moto « en tandem ». Et donc on s’ennuie pas mal, un comble pour ce genre de film !
« **X** » est un très bon film d’horreur disposant d’une histoire familière, d’une intrigue classique et d’un développement singulièrement gore. Le rythme s’accélère progressivement pour finalement être dévastateur dans la dernière ligne droite, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie présentée par **Eliot Rockett** nous permet de nous immerger dans l’époque du récit. Le travail des décors, des costumes, des ambiances intérieures jusqu’aux véhicules offrent également une dimension rétro à l’ensemble. La bande musicale orchestrée par **Tyler Bates** et **Chelsea Wolfe** vient parachever ce sentiment suranné. Le montage effectué par **David Kashevaroff**, et **Ti West** en personne, débouche sur un film d’une durée de 106 minutes. La distribution offre de bonnes prestations, clairement dominées par la double performance de **Mia Goth**. L’ensemble est réussi, divertissant, gentiment émouvant, nostalgique et finalement sans prétention. Rien de tel pour passer un agréable moment.
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Bonjour,
Je n'ai même pas terminé le film, à la première image, on devine directement le film à petit budget. Comment des acteurs relativement connus peuvent-ils jouer dans un film aussi mauvais. Trucages nuls. En fait tout est nul. Très déçu.
« **Moonfall** » est un très bon film de science-fiction, disposant d’une histoire originale, d’une intrigue classique et d’un développement spectaculaire. Le rythme est plutôt soutenu, le récit est fluide. Le scénario co-signé par **Roland Emmerich** apparaît clairement comme étant simpliste tout en empruntant à certains classiques du genre, mais c’est la photographie proposée par **Robby Baumgartner** qui permet à ce métrage d’être spectaculaire. Les effets spéciaux sont impressionnants et particulièrement convaincants. Ainsi, donc, si certes il y a des trous dans l’histoire, le plaisir réside dans les visuels spectaculaires, ce qui devrait tout de même rester un point important dans un art graphique. Un film qui malgré les critiques négatives, malgré son bide commercial (ce deuxième point étant largement conditionné par le précédent), peut largement être recommandé…
La distribution est génial. Bons acteurs et bonnes histoires aussi. J'ai bien aimé la série. Merci pour ce temps de divertissement.
« **Crawl** » est un bon thriller d’horreur disposant d’une histoire originale, d’une intrigue tendue et d’un développement classique. Le rythme monte progressivement en puissance, le récit est fluide et la narration est linéaire. La mise en scène d’**Alexandre Aja** est assez astucieuse et offre quelques originalités. La photographie exploite très bien les différents recoins de la vieille maison où se déroule l’action. La bande originale est discrète et le montage est serré, n’offrant que peu de temps mort. La distribution offre de bonnes prestations dans l’ensemble, même si plusieurs personnages ne servent que de casse-croûte aux reptiles. L’ensemble est une agréable surprise et se démarque des autres métrages du genre, souvent orientés vers les requins. À découvrir !
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Film célèbre, plusieurs fois cité dans les palmarès comme un des meilleurs films de tous les temps – et la meilleure comédie musicale - il s’agit d’une œuvre d’une rare intelligence autant que d’un spectacle haut en couleurs, jouissant d’un équilibre inouï entre la comédie, les numéros de danse et de chant et quelques séquences carrément surréalistes sur des décors que n’aurait pas renié Dali. Un scénario malin (pourtant écrit autour des chansons préexistantes) parvient à mettre en valeur toutes les qualités athlétiques et artistiques de Gene Kelly – qui s’est avéré être un véritable tyran sur le tournage – mais sait parfaitement dispenser son lot d’émotions et de beauté pure. Impossible de ne pas citer les chansons inscrites dans l’imaginaire collectif, comme Singin’ in the rain, Make ‘em laugh ou Good morning ; elles s’accompagnent toutes d’une chorégraphie somptueuse où la virtuosité le dispute à la grâce.
Ces scènes sont des enchantements visuels, certains plans sont un hommage à l'arc-en-ciel avec des couleurs pimpantes et fraîches, notamment la séquence onirique marquant le triomphe du cinéma parlant. J’ai un faible pour la partie imaginaire devant des décors de Broadway, dans laquelle apparaît l’époustouflante Cyd Charisse, aux jambes interminables et au visage à la froide beauté, mais les numéros de Donald O’Connor, véritable fou chantant et dansant, sont irrésistibles – et sont également passés à la postérité ; je persiste à penser qu’il est dommage qu’il n’apparaisse pas davantage à l’écran (sa prestation lui a tout de meme valu un Golden Globe). Les connaisseurs s’amuseront à identifier les très nombreux clins d’œil à des œuvres précédentes de Kelly ou des producteurs, comme par exemple Un Américain à Paris.
Une harmonie incroyable se dégage de ce film de Stanley Donen (coréalisé par Kelly lui-même) qu'on ne retrouve guère que sur les grandes œuvres de Vincente Minelli. Il faut privilégier la version anglaise, ne serait-ce que pour la séquence du doublage avec Lina Lamont et sa voix de crécelle, encore plus insupportable en VO (surtout la projection en avant-première avec le son décalé, lorsque elle dit "No, no, no !" alors que c'est l’acteur qui opine du chef et remue les lèvres : une scène devenue culte). On note néanmoins un décalage de tonalité entre les parties chantées et les dialogues, mais c’est davantage dû à l’enregistrement. Gene Kelly, qui ne dispose pas d’une voix puissante, est tout à fait à son aise.
Jamais surfait, toujours à la limite entre l'humour, la dérision et le respect des grands classiques, c'est un véritable bonheur. Toutes les générations doivent avoir vu une fois cette perle
« **Brightburn** » est un très bon film d’horreur disposant d’une histoire originale, d’une intrigue captivante et d’un développement familier. Le rythme monte progressivement en puissance et en intensité, le récit est fluide et la narration est linéaire. La photographie permet au spectateur de s’immerger pleinement dans la ruralité américaine, la bande originale est sympathique et le montage est cohérent. La distribution offre de bonnes prestations, toutefois dominées par la performance **Jackson A. Dunn** dans un personnage aux multiples facettes ainsi que par celle d’**Elizabeth Banks** dans le rôle d’une mère aimante qui perd pied et qui se résigne à éliminer son enfant. L’ensemble est plaisant par son côté anti-super-héros et ses scènes gores explicites. À voir !
**Lire ma critique complète :** https://wp.me/p5woqV-beX
« **The Hunt** » est un très bon thriller mêlant l’action et l’horreur, disposant d’une histoire basique, d’une intrigue usuelle et d’un développement satirique. Le rythme est soutenu, le récit est fluide et la narration fait appel à quelques flashbacks. La photographie est simple, la bande musicale se contente de faire le job et le montage est cohérent. La distribution offre de bonnes prestations et la confrontation entre **Betty Gilpin** (que l’on découvre) et la trop rare **Hilary Swank** vaut son pesant de cacahouètes. L’ensemble est vraiment fun et mérite plus que des polémiques dans le vide ! À voir…
« **Scream** » est un bon slasher disposant d’une histoire classique, d’une intrigue moyenne et d’un développement aux allures de déjà vu. Le rythme varie de modéré à rapide, le récit est légèrement abscons et la narration est linéaire. La mise en scène proposée par **Matt Bettinelli-Olpin** et **Tyler Gillett** embrouille l’esprit par endroit. La photographie est classique et on joue avec le spectateur à travers la construction de faux jumpscares. La bande originale est sympathique et le montage aurait gagné en proposant une version plus courte. La distribution offre de bonnes prestations mais la présence de **Neve Campbell** et de **Courteney Cox** n’apporte rien de particulier en dehors de mettre un terme aux tueries. L’ensemble ne restera pas forcément dans les mémoires sans pour autant être catastrophique.
Horton est certes pas aussi drôle de l'age de glace mais celui-ci a le mérite d'être très bien fait et émouvant, le film s'adresse plus au enfants qu'au adultes mais il y a quand même certain gage très drôle, de plus le film aborde des thèmes comme l'exclusion, ou la folie, thème qui sont pas exploité très souvent, Voila un film agréable a voir en famille et qui plaira a tous le monde
« **Monster Hunter** » est un bon film d’action fantastique disposant d’une histoire étriquée, d’une intrigue basique et d’un développement particulièrement dynamique. Le rythme est soutenu, le récit est déficient par endroit et la narration est linéaire. La photographie fait appel à de nombreux effets spéciaux avec une ambiance de type Mad Max, la bande originale est sympathique et le montage est pétulant. La distribution est dominée par l’opposition puis la collaboration entre **Milla Jovovich** et **Tony Jaa**. Le producteur-scénariste-réalisateur **Paul W. S. Anderson** n’a guère cherché à faire évoluer son art, se contentant à ce qu’il savait faire. Si vous aimez les films où l’on peut laisser la réfection, l’analyse de coté, ce métrage est fait pour vous, dans le cas inverse, mieux vaut passer son chemin…
**Lire ma critique complète :** https://wp.me/p5woqV-9S9